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Les relations entre enfants et parents à l’épreuve de l’incarcération

Journée de rencontres du Contrôleur général des lieux de privation de liberté

Florian Watier a présenté son sujet de thèse sur « les relations entre enfants et parents à l’épreuve de l’incarcération » lors de la journée de rencontres du Contrôleur général des lieux de privation de liberté

Sujet particulièrement sensible et de la plus grande importance, les lieux de privation de liberté en France, soulèvent chaque année de nombreuses questions et font l’objet d’une attention particulière de la part des autorités et des instances concernées. Ils font également l’objet de nombreuses recherches visant à améliorer ces conditions à terme, mais surtout, à soulever les bonnes questions pour y parvenir.

Le 17 novembre dernier, a eu lieu la Journée de rencontres du Contrôleur général des lieux de privation de liberté (CGLPL) portant sur les données et indicateurs permettant de mesurer l’enfermement au sein des lieux de privation de liberté. Cette autorité administrative indépendante, dont la mission est de contrôler les conditions de prise en charge et de transfèrement des personnes privées de liberté, rend chaque année des avis et rapports pointant notamment toutes les carences au sein des établissements pénitentiaires au titre de l’accueil, de la prise en charge et plus globalement du respect des droits des détenus. Elle formule ainsi des recommandations afin que le législateur et le gouvernement se saisissent de ces questions pour remédier aux atteintes constatées. A titre d’illustration, la position du Contrôleur est de rendre accessible – de façon encadrée – l’utilisation du téléphone portable au sein de la détention permettant aux détenus de communiquer plus largement avec leurs proches et a fortiori de ne pas subir les coûts excessifs des appels passés depuis les cabines téléphoniques en prison. De plus, il y aurait lieu de limiter davantage le prononcé des peines privative de liberté en ayant recours aux mesures alternatives, et ce afin de lutter contre la surpopulation carcérale chronique qui touche les prisons françaises. La suroccupation conduit inéluctablement à rendre peu effectif l’exercice des droits fondamentaux des détenus, justifiant ainsi une réflexion sur la mise en place d’un mécanisme de régulation des sorties en fixant un taux limite d’occupation à l’échelle nationale.

Cette journée particulièrement riche, a été l’occasion de nombreuses prises de paroles et a permis aux étudiants-chercheurs et aux chercheurs de présenter leurs travaux relatifs aux lieux d’enfermement, aux droits ou à la condition des personnes privées de liberté, une spécificité de cette instance. A ce titre, Florian, a pu y participer en sa qualité de membre de la Chaire Enfance et Familles, et surtout, en sa qualité de Doctorant afin d’y présenter ses travaux de thèse portant sur les relations entre enfants et parents à l’épreuve de l’incarcération. Un sujet passionnant et souvent négligé, qui mérite pourtant que l’on l’étudie de près. Cette intervention était d’autant plus intéressante que de nombreux rapports du Contrôleur pointent chaque année le manque d’effectivité dans le maintien des relations familiales, affectives et juridiques entre les détenus et leurs proches du fait de l’incarcération.

Nul doute que cette journée a encore fait avancer les réflexions sur ce sujet délicat qu’est l’enfermement et le respect des Droits de l’Homme dans le cadre de cette situation particulière.

Article édité le 28 novembre 2022