Le temps des décolonisations : de De Gaulle à nos Jours

 

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À l’occasion du triple anniversaire du général De Gaulle qui marque cette année 2020 (les 130 ans de sa naissance, les 80 ans de l’appel du 18 juin 1940 et les 50 ans de sa mort), le centre de recherche C3RD de la Faculté de droit de l’Université Catholique de Lille organise deux journées d’études internationales consacrées à De Gaulle et aux décolonisations. Originaire de la ville de Lille, le général De Gaulle a en effet joué un rôle fondamental dans le processus d’indépendance des anciennes colonies françaises que ces journées d’études souhaitent mettre en valeur en fournissant un nouvel éclairage juridique et historique. Favorisant une approche diachronique et objective, cette rencontre vise à analyser davantage les relations entre la France et ses anciennes colonies afin de mieux saisir les relations contemporaines. Les réflexions menées et présentées permettront de réaliser une analyse des risques engendrés par le maintien des structures coloniales.

Un des enjeux consiste à mettre en lumière la façon dont le processus de décolonisation a rendu les territoires vulnérables, du fait de leur évolution politique, et surtout la manière dont le droit s’est adapté ou
a été impacté, par la nécessité d’appréhender et d’administrer les risques qu’il a induits. Enfin, ces journées d’études visent à interroger principalement le droit et à croiser l’approche juridique avec les autres sciences humaines et sociales.
Chercheurs de différentes disciplines, ainsi qu’académiciens et politiciens,
analysent dans une approche interdisciplinaire, le rôle des acteurs, les moyens mis en œuvre et les finalités d’une histoire ayant déterminé les relations entre la France et ses anciennes colonies.

Biographies et résumés des interventions

Xavier Aurégan

Maître de conférences en Géographie-Géopolitique, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université catholique de Lille

 

Maître de conférences à l’Université catholique de Lille (FLSH), est docteur en géographie-géopolitique spécialisé sur l’Afrique et ses relations avec les puissances émergentes. Il est chercheur associé à l’IFG Lab’ (Institut français de géopolitique), au Conseil québécois d’études géopolitiques (CQEG, Université Laval) et à l’Institut français de recherche sur l’Asie de l’Est (IFRAE).
Exemples de publications :
Aurégan, X. (2016). Géopolitique de la Chine en Côte d’Ivoire. Paris : Riveneuve.
Aurégan, X. et Wintgens, S. (dir.). (2019). Les dynamiques de la Chine en Afrique et en Amérique latine – Enjeux, défis et perspectives. Louvain-la-Neuve : Academia.
Aurégan, X. (2019). L’Inde en Afrique ou l’impossible rattrapage vis-à-vis de la Chine, L’espace politique, 36. Repéré à https://journals.openedition.org/espacepolitique/5516

« Le rôle de la Chine dans le processus de décolonisation de l’Afrique »

En Afrique, le processus de décolonisation est certes avant tout lié aux acteurs étatiques et non-étatiques africains et français, mais il est également le fait d’acteurs extérieurs à cette relation, forcément plurielle, entre la France et les Afriques. Parmi ces acteurs exogènes figure la République populaire de Chine qui a été reconnue, en Afrique, avant et après l’officialisation des relations franco-chinoises de 1964. Matérialisant « le poids de l’évidence et de la raison », cette normalisation diplomatique se veut partiellement paradoxale compte tenu du contexte international et des profonds antagonismes entre les politiques étrangères française et chinoise. En Asie comme en Afrique, la Chine n’a-t-elle pas apporté son soutien à des mouvements de libération nationale luttant pour leur indépendance à l’égard de la puissance coloniale française ? Mao ou Zhou Enlaï n’ont-ils pas aidé, financé et/ou accueilli les leaders de différents fronts de libération, opposés aux autorités françaises ? Partant, l’objectif de cette communication est d’évaluer le(s) rôle(s) de la Chine dans ce processus de décolonisation africain.

Jean-Félix de Bujadoux

Docteur en droit public, Chargé d’enseignement, Faculté de Droit de l’Université Catholique de Lille et Institut d’Etudes Politiques de de Paris

Jean-Félix de Bujadoux est Docteur en droit public de l’Université Paris II (Panthéon-Assas). Prix de thèse 2020 de l’Assemblée nationale en Droit parlementaire pour Rationalisations du parlementarisme en France (XIXe-XXIe siècles) (Dir : Professeur Philippe Lauvaux). Il est chargé d’enseignement à la Faculté de droit de l’Université catholique de Lille et à l’IEP Paris. Il a publié La Constitution de la IIIe République, LGDJ 2014, et Les réformes territoriales, coll Que-sais-je, PUF, 2015, 2e éd 2020.

« Une voie singulière pour la décolonisation : le projet de Constitution fédérale d’un légiste gaulliste, René Capitant »

Compagnon du général de Gaulle, résistant de la première heure, membre du Comité Français de Libération Nationale puis ministre à la Libération, le constitutionnaliste René Capitant a engagé, dès la guerre, une réflexion sur l’abandon du système colonial, sans toutefois envisager la solution de l’indépendance des territoires de la France d’Outre-mer, mais en voulant leur appliquer le principe fédéral.
Au printemps 1946, René Capitant devait, en effet, proposer un projet de Constitution fédérale pour la France, considérant que « seul le fédéralisme peut nous permettre de résoudre le problème capital de l’Union Française ». Il préconisait, ainsi, de constituer la Fédération française en créant dans la France d’Outre-mer des Etats qui auraient leur propre législation et leur propre gouvernement, et en formant au-dessus des gouvernements fédérés un gouvernement fédéral qui les unisse sous son autorité commune et représente les intérêts généraux de la Fédération.
Le général de Gaulle reprit cette idée de fédération dans son discours de Bayeux, sans toutefois en préciser le contenu. Le projet de René Capitant d’institutions fédérales devait irriguer les travaux du RPF sur l’organisation de l’Union Française. Cette réflexion constitue un chainon important entre les premières approches gaulliennes de la question coloniale pendant la guerre et la création de la Communauté dans la Constitution de 1958. Elle illustre l’évolution de la doctrine gaulliste de la décolonisation

Louis de Carbonnières

Professeur d’histoire du droit à l’Université de Lille, Directeur de l’Institut d’études judiciaires de Lille

Professeur d’histoire du droit à l’Université de Lille et enseignant à l’Université du Luxembourg, Louis de Carbonnières porte l’essentiel de ses travaux sur l’histoire de la procédure pénale. Il est membre de la Selden Society, de la Société des Sciences, de l’Agriculture et des Arts de Lille, et autres sociétés savantes. Administrativement, il est directeur de l’IEJ et directeur de la licence Droit international et Droits européens de la FSJPS. Il est aussi président de l’Espace éthique régional des Hauts de France. Pour une photographie, pouvez redécouper et mettre au cadre? Car la seule photo que j’ai est faite par le photographe de l’université de Lille et je l’utilise uniquement pour les colloques de Lille ou l’espace éthique car j’ai été nommé par l’université… Donc je ne peux l’utiliser en raison des droits.

Monica Cardillo

Docteur en droit, Enseignant-chercheur, Faculté de Droit de l’Université catholique de Lille, C3RD

Enseignant-chercheur en histoire du droit à la Faculté de Droit de l’Université catholique de Lille, Monica Cardillo après avoir poursuivi ses études en droit à l’Université de Trente (Italie), a soutenu en novembre 2018 à l’Université de Montpellier une thèse intitulée : « L’eau et le droit en Afrique aux XIXe et XXe siècles. L’expérience de la colonisation française ». S’intéressant depuis ses premières recherches en Afrique au phénomène du pluralisme juridique, elle s’est spécialisée dans le domaine de l’eau et de l’histoire du droit colonial. Elle s’intéresse aux modalités de production et d’application du droit dans les anciennes colonies d’Afrique. Elle étudie notamment la possible relation entre la norme coloniale et la norme contemporaine en matière de gestion d’eau. Membre de l’Académie de l’Eau et de la Société des amis de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, Monica Cardillo est très investie dans l’organisation de multiples évènements sur l’eau à l’échelle internationale, dont le prochain Forum Mondial de l’Eau qui aura lieu à Dakar en 2021.

Élodie Créteau

Enseignant-chercheur contractuel en histoire du droit, Université Bretagne Sud

Ayant réalisé une thèse intitulée « Des partages d’ascendants aux libéralités-partages. Approche historique des art. 1075 et s. du Code civil » sous la direction du Pr. Y. Mausen, Élodie Créteau obtient en 2015 le grade de docteur en droit, mention histoire du droit, de l’Université de Montpellier. Spécialisée en histoire contemporaine du droit privé et des sources du droit civil, Élodie Créteau exerce depuis 2018 les fonctions d’enseignant-chercheur contractuel à la faculté de droit, sciences économiques et gestion de l’Université de Bretagne Sud. Ses recherches révèlent un intérêt particulier pour les origines historiques des grandes problématiques juridiques contemporaines et le comparatisme juridique.

Mohamed C.B.C Diatta

Chercheur géographe, membre de l’Académie de l’Eau, Sénégal

Expert en « Eau », Monsieur DIATTA est Docteur en Géographie et Aménagement spécialisé en Gestion et Politique de l’eau d’une part et d’autre part en Environnement et sociétés rurales.

Il capitalise plusieurs années d’expérience dans l’enseignement et la recherche universitaire. Sociétaire de plusieurs réseaux de recherche scientifique, il est chercheur Associé au Laboratoire Société Environnement Territoire – UMR SET 5603 CNRS – devenu UMR 5319 Passages – (2015 à nos jours), membre du Pôle Eau du Laboratoire LEIDI de l’Université Gaston Berger de Saint-Louis (2009 à 2016), membre du Laboratoire d’Hydrologie de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (2008 à 2015), Membre de la Commission Éthique et Environnement de l’Académie Nationale des Jeunes scientifiques du Sénégal de 2016 à nos jours.

Dr DIATTA est associé à des travaux d’expertises dans le domaine de la gestion de l’eau et de l’environnement au Sénégal et en Afrique de l’Ouest.

A l’échelle internationale, il est membre à l’Académie de l’Eau de France depuis 2017. Il a représenté le Sénégal de 1997 au 1999 au sein du Conseil de l’Eau de l’Organisation de la Conférence Islamique (OCI). Dr. DIATTA appartient au groupe restreint et à l’équipe de rédaction qui ont élaboré et présenté le dossier de candidature du Sénégal en vue de l’organisation du 9e Forum Mondial de l’Eau.

Il a récemment occupé les fonctions de Conseiller Technique N°1 du Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement de la République du Sénégal (2016-2019), membre du Conseil de Surveillance de l’Agence de Promotion du Réseau Hydrographique Nationale (2016-2018), membre du Conseil d’Administration de l’Agence Sénégalaise d’Électrification Rurale –ASER (2016-2019) et a occupé jusqu’en avril 2019, le poste de Secrétaire du Comité préparatoire pour l’organisation du 9e Forum Mondial de l’Eau « Dakar 2021 » (2017-à nos jours). Dr DIATTA coordonne actuellement le Pôle Scientifique au sein du Secrétariat exécutif du 9ème Forum mondial de l’eau.

« La décolonisation : des terroirs au territoires en Afrique »

L’analyse de la décolonisation et l’évolution récente des pays africains, notamment francophones, s’opère sur le fond de la rupture épistémologique. À partir de l’exemple sénégalais, cette communication, en utilisant les fondements de la nouvelle géographie démontre que les « Territoires » apparaissent comme le produit des crises et de la résilience des « Terroirs ». La récurrence de certains aléas tels que, la sécheresse, a provoqué une forme de résilience particulière des populations rurales qui se regroupent autour des ressources foncières, hydriques et hydrauliques pour développer des stratégies d’adaptation aux changements, particulièrement dans les espaces ruraux et péri-urbaines. Les terroirs villageois se voient substituer par le territoire qui émerge comme une alternative socio-spatiale de résolution des problèmes de la communauté.

C’est le temps de l’incursion d’acteurs externes, la naissance d’une société civile locale jusqu’ici étouffée par le poids de la tradition. L’État qui assurait le maintien de la vie rurale se retire progressivement, laissant la place aux organisations sociales de base, au secteur privé et aux ONGs. Aujourd’hui, les collectivités locales prennent le relais de l’État et s’affirment progressivement comme les promoteurs du développement socio-économique à l’échelle locale. Le passage des terroirs aux territoires découle de l’évolution des pratiques et des formes d’appropriation des processus de développement social par les acteurs locaux.

Cette évolution sémantique et conceptuelle renseigne aussi sur les bouleversements sociaux, spatiaux, mais surtout les changements observés dans les formes de prise de décisions et de gouvernance au niveau local. L’ère des terroirs est celle des chefferies, des conventions locales, celle des formes d’appropriation localisées et de valorisation des ressources par les populations. Tandis que l’ère des territoires, c’est celle des acteurs locaux, de l’incursion des ONG, du secteur privé où les pouvoirs traditionnels s’effilochent progressivement cédant ainsi la place aux initiatives et stratégies locales qui s’approprient des questions relatives au développement social.

Diverses formes de territorialités émergent. Ce tournant marque le début de la « territorialisation des politiques publiques » qui jadis avaient du mal à mettre en pratique et à consolider la vision des pouvoirs publics à l’échelle locale. Les crises multiformes ont, sans doute eu raison des stratégies localisées de terroirs devenus fragiles dans un contexte de globalisation et d’ouverture des économies et/ou les politiques nationales sont en recomposition permanente. Le territoire apparaît ainsi comme le cadre privilégié dans lequel s’opèrent les innovations sociales, techniques, institutionnelles et organisationnelles, mais aussi le cadre de publicisation et de refondation des politiques étatiques adressées aux collectivités locales.

Philippe Diest

Maître de conférences en histoire contemporaine à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Catholique de Lille

Philippe Diest est maître de conférences en histoire contemporaine à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université Catholique de Lille et chercheur-associé au laboratoire IRHIS (UMR 8529 université de Lille CNRS). Il travaille sur l’histoire du fait militaire, le patrimoine et les processus mémoriels.

Bernard Durand

Professeur émérite Université Montpellier, depuis 2010, Membre de l’Institut d’histoire du droit, Faculté de droit et de science politique, Université Montpellier.

CARRIERE UNIVERSITAIRE ET ACTIVITES PEDAGOGIQUES à l’étranger.

*Enseignements -1967-1968 : Service militaire en coopération, professeur au centre de formation administrative de Ouargla (Algérie), chargé des cours d’institutions politiques algériennes, de droit administratif algérien, de droit international, de rédaction administrative. –1972-1985 : Professeur à la faculté de droit de Dakar. Chargé des enseignements spécialisés de droit coutumier Africain (3ème année), Anthropologie culturelle et sociale (4ème année) Droit musulman (3ème année), Histoire comparative des institutions de l’Europe, de l’Arabie et de l’Afrique (1ère année) Histoire économique de l’Afrique (1ère année). -Missions et délégations annuelles (de 1986 à 1996) d’enseignement à la faculté de droit de Dakar en Droit musulman (3ème année), en Histoire administrative Africaine (4ème année), aux Comores et au Bénin. -Missions d’enseignement à Libreville – Gabon – (cours de 1ère année d’histoire des institutions de l’Afrique de 1974 à 1977 ; à Ndjamena – Tchad – (cours de droit coutumier en 3ème année en 1974).

*Missions d’expertise à l’étranger

-Mission « Ministère des affaires étrangères et Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche » sur « L’enseignement supérieur et la recherche au Vietnam », chef de délégation, 5-26 janvier 1994. -Conférence sur « Les orientations dégagées par la mission de janvier 1994 sur la coopération franco-vietnamienne », colloque Jussieu, 29 septembre 1995. -Mission « Ministère des affaires étrangères et Ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche », coopération universitaire, Arabie Saoudite, Riyadh et Djeddah, 8 juin-16 juin 1995. -Mission MAE (Ministère des Affaires étrangères), Universités indonésiennes, Djakarta et Bandung, 20-28 février 2000. -Mission Coimbra et CEE, Enseignement supérieur Sénégal et Gambie, Dakar, 2-10 octobre 2002. Missions AUF (Agence Universitaire pour la Francophonie) pour l’évaluation du CAMES (Avril 2002-Avril 2004) (Québec, Burkina Faso). -Mission AUF pour évaluation des filières francophones de droit, Laos et Vietnam, 23 septembre-5 octobre 2006. -Mission AUF et CAMES/ Président du comité de pilotage de l’atelier de formation des présidents des Universités africaines à l’évaluation des établissements (Ouagadougou/11-14 décembre 2006).

 RECHERCHES ET PUBLICATIONS

1) Ouvrages

-Manuel d’Histoire comparative des institutions (Europe – Arabie – Afrique), NEA, 402 pages, 1983.
Droit musulman – Droit successoral (Algérie – Maroc – Tunisie – Sénégal), 400 p., Litec, 1991.
Introduction historique au droit colonial, « Un ordre au gré des vents », Economica, 564 pages, 2015.
Les Justices en monde colonial, « Un ordre en recherche de modèles » (collaboration Pascal Vielfaure), IHD Montpellier, 760 pages, 2016,

2/ Ouvrages dirigés ou dirigés en collaboration

Histoire de la Codification juridique au Vietnam, textes réunis par Bernard Durand, Philippe Langlet et Chanh Tam Nguyen, collection Temps et droits, Faculté de droit, Montpellier, 396 pages, 2001.
Le juge et l’Outre-mer, 7 volumes de 2004 à 2014, Centre d’histoire judiciaire Lille,
Kolonialverwaltung in Afrika zwischen zentraler Politik und lokaler Realität (Hg. Erk Volmar Heyen/Bernard Durand), Jarhbuch für europäische Verwaltungsgeschichte [JEV], Bd. 18, Baden-Baden, 314 p., 2006.
Histoire de la justice en France (Jean-Pierre Royer, Jean-Paul Jean, Bernard Durand, Nicolas Derasse, Bruno Dubois), Collection droit fondamental, PUF, 4ème édition, 2010, 1305 p.
Continuités ou ruptures ? Cour de cassation en France, Cour suprême au Maroc (dir. Bernard Durand, Martine Fabre), Histoire de la justice, Centre d’histoire judiciaire Editeur, Lille, 2010, 202 p.

3) Articles

a) 90 articles sur l’Afrique, le droit musulman, le droit colonial et le droit international.
b) 41 articles sur d’autres thèmes et plus particulièrement histoire du droit pénal.
c) 46 Conférences en droit musulman, droit colonial et droit international à l’étranger (de 1992 à 2019) : Berkeley, Liège, Spoleto, Monterrey, Dakar, Hanoi, Naples, Tunis, Sherbrooke, Francfort, Miami, Moroni, Ottawa, Beyrouth, Erevan, Fiskars, Ravenne…

« Un naïf au Vietnam ! Entre décolonisation avortée et indépendance conquise »

Cette communication ne changera en rien ce que l’auteur a déjà développé dans les pages parues au Juge et l’outre-mer et consacrées à « Partir ou/et Rester ». Mais il ne sera question ici que d’un pouvoir politique qui a poursuivi contre toute logique une « politique coloniale » dans une région où – depuis de longues années – il fallait conduire une « politique dé-coloniale » et d’un Général de Gaulle, confronté à des réalités nouvelles dans un monde colonial (asiatique) dont il faut saisir l’impatience après quelques années de tranquillité trompeuse. « L’Indochine, soutient Jean Lacouture, est de cet ensemble, ce qu’il connait le moins ». Pour évoquer les nombreuses interprétations qui ont été proposées de ses interventions et de ses écrits – dont l’opposition entre deux nationalismes – on prendra en fil directeur le passage d’un refus d’indépendance, que perpétueront un temps ses successeurs jusqu’à la défaite, à une position contraire lorsqu’il cherche à convaincre l’Amérique en guerre de cesser un conflit… « qui n’est que nationaliste ».

Yann-Arzel Durelle-Marc

Maître de conférences en Histoire du droit, Université Paris 13

Y.-A. Durelle-Marc est maître de conférences en Histoire du Droit à l’Université Sorbonne Paris Nord (Paris 13), spécialité d’Histoire politique et constitutionnelle contemporaine.

Pierre Gény

Secrétaire général de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer

Pierre, Roger, François Gény est né le 23 avril 1936 à Paris dans une famille de fonctionnaires issue du Limousin et dont le père était administrateur civil. Après de brillantes études au Lycée Buffon (Math élém et Philosophie), où il a notamment été présenté au Concours général en histoire et géographie, il s’oriente ensuite vers des études scientifiques, se spécialisant en géologie et plus particulièrement en hydrologie et en pédologie. Étudiant au Laboratoire de géographie physique et de géologie dynamique de la Faculté des Sciences,  il présente une thèse de doctorat en Géologie sous la direction du Professeur Louis Glangeaud dont le thème est l’« Étude hydropédologique du confluent Allier-Sioule », soutenue en 1962 puis publiée par la suite. Après s’être acquitté de ses obligations militaires en 1962 et 1963 dans l’arme des transmissions, il commence une carrière administrative au Bureau pour le Développement de la Production Agricole (BDPA) Coopération, société d’État ayant pour but de faciliter la transition entre les anciens corps techniques coloniaux et les futurs cadres nationaux. Spécialiste en hydrogéologie ainsi qu’en télédétection, il y a exercé en qualité de responsable de projets de développement à l’occasion de missions en Afrique, au Moyen-Orient et en Extrême-Orient. Pierre Gény d’ingénieur d’étude hydrologie et génie rural, devient directeur régional France, Maghreb et Océan indien et administrateur élu de la société. Ces fonctions amènent Pierre Gény à voyager beaucoup en Algérie, au Togo, au Dahomey, en Libye, au Tchad, au Liban, en Thaïlande et au Zaïre  pour mener à bien la réalisation de nombreuses et longues missions et la mise en place de ces  projets.  Enfin il a fait plusieurs séjours au Rwanda en assurant la direction, de 1965 à 1968, du  Service d’hydrologie et du génie rural de ce pays et en établissant un annuaire hydrologique concernant le haut des bassins du Nil et du Congo.  En 1983, Pierre Gény est appelé à de nouvelles fonctions. Il crée et gère la cellule « Relations internationales » d’un centre national de recherche français (CEMAGREF) et assure des missions techniques au bénéfice du ministère français de l’Agriculture pour la réalisation d’une carte détaillée des terres agricoles et auprès de l’IGN France International sur la reconstruction des infrastructures du Liban. Ayant développé des compétences reconnues dans le domaine de la géographie physique et de la cartographie en particulier, Pierre Gény fut le concepteur de la cartographie des terres agricoles de France et le conseiller de plusieurs feuilles au 1/50 000. De 1988 à 1995, Pierre Gény rejoint le Ministère de la Coopération en qualité de chargé de mission, conseillé en charge des dossiers d’hydraulique humaine et pastorale. Après avoir été responsable des programmes d’hydraulique en partenariat avec la Caisse centrale de Coopération économique et le Conseil de l’Entente jusqu’en 1990, il devient le représentant français au Comité de la Décennie internationale de l’eau potable et de l’assainissement. Il en sera le rédacteur et le rapporteur des conclusions françaises lors de la Consultation mondiale de New Delhi ainsi que le représentant du Ministère de la Coopération pour l’eau douce au Comité de préparation du sommet de Rio aux Nations Unies.  Il a eu ensuite à s’occuper des questions de coopération décentralisée auprès de l’Association internationale des Maires francophones. Il est alors détaché pour deux ans en tant que conseiller francophonie au cabinet du Ministre de la Culture et de la Francophonie, en charge de la Francophonie et de la Coopération jusqu’en 1995. Il participe notamment à la mise en route de la loi sur la langue française, action qu’il poursuit au sein du groupe de réflexion Phénix. Parallèlement à ces activités professionnelles, Pierre Gény devient élu de Paris : tout d’abord conseiller en 1989 puis 1er adjoint au maire du 13e arrondissement, chargé de la délégation aux associations et plus spécialement des relations avec la communauté asiatique. Il est réélu en 1995 et œuvre en qualité de délégué auprès du Maire de Paris, se chargeant des questions relatives à l’intégration des populations d’origine extracommunautaires. Il sera à l’origine des premières commissions extramunicipales visant à associer ces personnes à la vie de la cité. Conjointement, il assure la vice-présidence des Grands Lacs de Seine et de la commission économique du Conseil général. Élu correspondant de l’Académie des sciences d’outre-mer le 6 décembre 1996, puis membre titulaire 3e section le 23 janvier 2004 au siège de Pierre Dabézies. Il a permuté avec le Président Blanquer pour rejoindre la 4e section le 17 novembre 2006. À partir de 2001, il assume de nombreuses responsabilités dans le domaine associatif et celui de la coopération décentralisée. Il se consacre aussi à des missions d’études ou de projets en Chine, au Vietnam et au Mali, devient professeur à l’Ecole des Hautes Etudes Internationales et chargé de cours à l’Université Lyon III. Un partenariat avec le Secrétariat général du Cinquantenaire des indépendances africaines a abouti à plusieurs manifestations. La participation au symposium de Cotonou et à l’élaboration du Manifeste qui en est issu, l’organisation d’une manifestation destinée à distinguer une personnalité par pays ayant accédé à l’indépendance en 1960 ayant œuvré de façon remarquable au service de son pays. Il a présidé le comité de pilotage de l’exposition « L’Afrique d’hier à demain, cinquante ans après les indépendances » qui se tient jusqu’à la fin du mois de janvier 2011 à la Mairie d’Issy-Les-Moulineaux. En partenariat avec la Commission océanographique intergouvernementale de l’UNESCO, l’Académie, sous son impulsion, a élaboré des recommandations pour la sauvegarde des fonds océaniques dans la perspective de l’exploitation minière des ressources que recèlent ces fonds. Pierre Gény a été le coordonnateur de la commission de rédaction de l’ouvrage « Présence française outre-mer » pour la troisième partie chronologique de 1815 à 1960. Il a engagé un partenariat avec l’Académie Royale des Sciences d’outre-mer de Belgique, ainsi qu’avec l’IsIAO de Rome de manière à fédérer différentes institutions académiques travaillant sur l’outre-mer. Dans le cadre de 2011 Année des outre-mer français, il a organisé avec le Comité de Travaux Historiques et Scientifiques (CTHS) un colloque portant sur Les sociétés savantes de l’outre-mer hier et demain : leur rôle scientifique, culturel et social. L’activité d’édition de l’Académie a pris un nouvel essor avec la publication du catalogue L’Afrique d’hier à demain et les hommes qui l’ont faite et la coédition avec le CYHS du Guide de la Recherche en Histoire antillaise et guyanaise, deux ouvrages parus en novembre 2011. Il est élu secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences d’outre-mer le 22 juin 2009 pour prendre ses fonctions au 1er janvier 2010 pour une durée de 10 ans. Par ailleurs, il est également Administrateur de l’Académie de l’Eau depuis 2016. Créateur des entretiens d’outre-mer en 2014, ceux-ci se ont porté, pour le premier, sur le thème de l’Indochine coloniale au Viêtnam d’aujourd’hui ; et le deuxième sur le tricentenaire de la fondation de La Nouvelle-Orléans.

Présentant un vif intérêt pour les sciences historiques, il est également membre titulaire de conception du satellite d’observation de la terre Spot des deux sociétés historiques des lieux où il possède des résidences secondaires, le CBEH à Beaune et le SAHV à Limoges. Par ailleurs, il est élu membre correspondant de l’Académie des Sciences Morales et Politiques et de l’Académie nationale des Arts, des Lettres et des Sciences de Madagascar en 2019.

Sonia Le Gouriellec

Maîtresse de conférences à l’Université Catholique de Lille (FD/C3RD)

Docteure en Science Politique (Relations internationales), Sonia Le Gouriellec est maîtresse de conférences à l’Université Catholique de Lille (Faculté de Droit/C3RD), elle était auparavant chercheure à l’Institut de Recherche Stratégique de l’École militaire (IRSEM) du Ministère des Armées, en charge de l’Afrique subsaharienne.  Enseignante à Sciences Po Paris (campus de Reims, programme Eurafrique), elle est également chercheure associée au Laboratoire interdisciplinaire d’étude du politique Hannah Arendt (LIPHA) – Université Paris-Est. Elle a coordonné en 2017 un ouvrage “Notre monde est-il plus dangereux” (Armand Colin) regroupant une vingtaine de contributions. Ses travaux portent principalement sur les problématiques de paix et sécurité dans la Corne de l’Afrique, les processus de régionalisation et de construction des États. Elle publie en mars 2020 l’ouvrage « Djibouti: la diplomatie de géant d’un petit Etat » aux Presses universitaires du Septentrion.

« Djibouti, l’indépendance dans la dépendance »

« Le départ des Français de Djibouti ? Ça ferait trente mille morts après l’entrée des Éthiopiens ou des Somaliens et autant sans l’aide de personne… »[1]. La décolonisation de Djibouti est un cas particulier. Pourtant, il en est fait peu cas dans les ouvrages consacrés aux décolonisations. Dès 1958, s’ouvrent les débats sur l’éventuelle décolonisation de ce qui s’appelait alors : la Côte Française des Somalis. Ils dureront près de vingt ans… Un cas particulier, quand les autres colonies françaises accèdent à l’indépendance dans les années 1960. Dans le cas djiboutien, des causes internes et externes vont prolonger le processus. D’une part, l’administration est restée longtemps acquise à la volonté française de se maintenir sur le territoire. D’autre part, aux frontières, ce sont les velléités expansionnistes de la Somalie et de l’Éthiopie qui vont rendre plus complexe le processus. Au centre des crispations, les questions afar et issa. Au moment de l’indépendance, le devenir des relations entre la France et le nouvel État indépendant est également un nouveau sujet de discorde. Pour l’Éthiopie, la France doit maintenir temporairement une base militaire et 5 000 hommes sur place, afin d’assurer la transition et la montée en puissance d’une armée nationale djiboutienne. Le Mouvement de Libération de Djibouti, auditionné en 1976 par la commission d’enquête de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), se déclare quant à lui opposé au maintien de liens militaires. C’est donc dans ce contexte que la France va déployer sa plus grosse opération aéronavale depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et cela en vue d’assurer le bon déroulement du scrutin d’indépendance. En effet, après le vote, le gouvernement somalien ne voudra pas reconnaître l’indépendance du nouvel État. La prédiction de Romain Gary, a posteriori, n’aura donc pas semblé si éloignée de la réalité historique… Les menaces ont bien été réelles. Elles ont consisté en un mythe, au sens de récit fondateur, pour assurer l’existence du territoire. Nous verrons que cette hypothèse se confirme lors des premières années de l’indépendance jusqu’à aujourd’hui, avec la signature d’un accord de défense avec la France, le rapprochement avec d’autres puissances étrangères, la diversification des activités du port pour ne plus dépendre du seul client éthiopien, la sollicitation de nouvelles puissances comme la Chine, etc.

[1] Romain Gary, Les trésors de la mer Rouge, 1971, p. 18-19.

Amadou Keïta

Ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique du Mali

Maître de conférences et ancien Doyen de la Faculté de Droit Public de l’Université des Sciences et Politiques de Bamako, ancien membre de la Cour Constitutionnelle du Mali, ancien directeur général de l’ENA (Mali). Actuellement membre de l’Association euro-africaine pour l’Anthropologie du développement (APAD), Coordinateur Général du Groupe d’Etude et de Recherche en Sociologie et Droit Appliqué (GERSDA).

Roger Koudé

Professeur (HDR), Titulaire de la Chaire Unesco « Mémoire, Cultures et Interculturalité », Université Catholique de Lyon

Monsieur Roger KOUDE, Professeur (HDR) de Droit international, est Titulaire de la Chaire UNESCO « Mémoire, Cultures et Interculturalité » à l’Université catholique de Lyon (Site web : https://chaireunesco.ucly.fr/); Professeur à l’Institut des droits de l’homme de Lyon (IDHL) où il enseigne le Droit international pénal, le Droit international humanitaire, le Droit international des droits de l’homme et la Géopolitique, etc. ; Directeur de publication de la Revue d’analyse Études Interculturelles et auteur de nombreuses publications, notamment en matière de droit international des droits de l’homme et de libertés fondamentales, de droit international humanitaire, de justice pénale internationale, de géopolitique et géostratégie internationales, etc.

Parmi ses derniers ouvrages, on peut citer notamment :
– La fondamentalité des droits de l’homme, Éditions des archives contemporaines, Paris, 2020;
– Les droits de l’homme : un défi permanent (dir.), Éditions des archives contemporaines, Paris, 2019;
– Rwanda, 20 ans après : le génocide des Tutsi et la situation des survivants (dir.), Éditions des archives contemporaines, Paris, 2018.
Le Professeur Roger KOUDE est par ailleurs expert auprès des organisations internationales et professeur invité auprès de plusieurs universités en Afrique, en Europe ainsi qu’au Proche et au Moyen-Orient.

« Relecture du rejet de la Communauté française par la colonie de Guinée et son indépendance en 1958 »

Au-delà de la personne du charismatique leader guinéen Sékou Touré qui focalise presque toutes les analyses relatives au rejet de la Communauté française par la colonie de Guinée le 28 septembre 1958 (le fameux « non » au général de Gaulle), nous proposons une relecture de cet événement majeur des indépendances francophones africaines en l’inscrivant dans son contexte géopolitique global.

Une telle démarche permet de situer possiblement le débat à un triple niveau, notamment :

– Le contexte international d’alors marqué par la mise en œuvre progressive par les Nations Unies du principe du droit des peuples à l’autodétermination. A ce titre, la Déclaration finale de la Conférence de Bandoeng (Indonésie) de 1955 aura été un signal fort et un accélérateur du mouvement de décolonisation, en Afrique et en Asie ;
– Le contexte continental africain avec l’accession à la souveraineté internationale de quelques Etats déjà, dont un Etat limitrophe de la Guinée à sa savoir le Ghana du leader panafricaniste Kwame N’krumah ;
– Le contexte guinéen même, marqué par une conscience populaire aiguë pour une Afrique libre et décomplexée, panafricaniste et opposée à toutes formes de domination étrangère, etc.

C’est dans ce mouvement d’ensemble que s’inscrit notre analyse du rejet de la Communauté française par la colonie de Guinée, suivi de la proclamation de son indépendance le 2 octobre 1958, devenue irréversible. La vague des indépendances africaines à partir de 1960 viendra confirmer ce mouvement d’ensemble et montrer que le choix historique opéré deux années plutôt par la colonie de Guinée n’avait absolument rien d’accidentel…

Loïc Laroche

Maître de conférences en Histoire, Faculté des Lettres et Sciences Humaines, Université Catholique de Lille

Docteur en histoire de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Loïc Laroche est Maître de conférences en histoire contemporaine à l’Université Catholique de Lille, responsable du master Journalisme et Histoire et membre rattaché au laboratoire IDHES-Institutions et Dynamiques Historiques de l’Economie et de la Société (UMR 8533). Ses travaux de recherche portent sur les médias et sur les Etats-Unis, notamment sur Le Monde, le New York Times, les guerres culturelles et la Cancel Culture.

« Hubert Beuve-Méry, directeur du Monde, face à de Gaulle lors de la guerre d’Algérie de 1958 à 1962 »

A la Toussaint 1954 commence la guerre d’Algérie. A partir de 1955, à mesure qu’arrivent les témoignages, Hubert Beuve-Méry engage Le Monde dans la guerre, d’abord contre les excès de l’armée, puis en annonçant l’inéluctable indépendance. Avant que celle-ci n’intervienne, la guerre d’Algérie emporte la IVème République.

Beuve-Méry, dont la plume critique lui vaudra le surnom de « Monsieur-faut-que-ça-rate » par de Gaulle, commence par dire deux fois oui au général. Il approuve ainsi son retour au pouvoir en 1958 puis la constitution de la Vème République. Il écrit ainsi « Je dis oui […] parce que nul autre que lui [de Gaulle] n’est mieux placé s’il le veut, pour faire comprendre à l’armée que ce n’est pas dans une lutte sans merci et sans fin qu’elle peut obtenir sa véritable victoire »[i].

Durant les années qui suivent, jusqu’aux accords d’Evian, c’est-à-dire de 1958 à 1962, Hubert Beuve-Méry et Le Monde poursuivent la critique du gouvernement et du général concernant la guerre, tout en partageant la même vision de la nécessité d’y mettre fin. C’est cette relation complexe que nous proposons d’étudier au rythme des éditoriaux de Sirius.

[i] BEUVE-MERY, Hubert, « L’option », Le Monde, 25/09/1958.

Chantal Morelle

Professeur d’histoire en classes préparatoires, membre du conseil scientifique de la Fondation Charles de Gaulle, membre de la Commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi (1990-1994)

Professeur agrégée et auteur d’une thèse sur Louis Joxe (Louis Joxe, diplomate dans l’âme). A été directrice du service des études et recherches de la Fondation Charles de Gaulle (1991-1997), puis professeur en classes préparatoires aux grandes écoles. Ses principaux travaux portent sur le gaullisme et la guerre d’Algérie ; ses derniers ouvrages sont : Comment de Gaulle et le FLN ont mis fin à la guerre d’Algérie, André Versaille éditeur, Archidoc, réédition 2020 et De Gaulle, la passion de la France, Dunod, Ekho, réédition 2020

« La négociation et les accords d’Évian »

Les négociations sur l’avenir de l’Algérie n’ont rien d’évident au moment du retour du général de Gaulle aux affaires en 1958. Il s’agit d’un long processus lié au sujet, aux interlocuteurs potentiels et aux modalités qui pourront être mises en œuvre. Cette communication vise à montrer ce cheminement, le « mûrissement » qui a abouti aux négociations entre des représentants du gouvernement et du seul FLN. Les bases de la discussion et son évolution, à partir de quelques exemples présentés ici, permettront de voir la posture des acteurs, entre dissymétrie et autorité : de Gaulle et la délégation du gouvernement sont perçus comme supérieurs par la délégation du FLN constituée de maquisards qui font alors preuve de raideur. Comme dans toute négociation, il a fallu réduire les exigences afin d’aboutir aux accords d’Évian, signés le 18 mars 1962 ; la France beaucoup a cédé par rapport à sa position initiale : suppression de l’obligation du cessez-le-feu pour une trêve unilatérale imposée à l’armée française, abandon de la mise à l’écart du Sahara du champ de l’autodétermination, au nom de l’unité du territoire et du peuple algériens défendue par le FLN, abandon plus rapide que prévu de la souveraineté française sur les bases d’expérimentation spatiale et nucléaire au Sahara et sur la base aéronavale de Mers el-Kébir, abandon de la double nationalité pour les Français qui l’auraient souhaité.
Est-ce à dire que de Gaulle a cédé sur tout, que la France a perdu et les nationalistes algériens sont les grands vainqueurs ? Les nouvelles autorités qui s’installent à Alger refusent de prendre en compte les accords d’Évian, ce qui peut être vu comme un échec des négociateurs du GPRA. Après 132 ans de présence française et des années de guerre et de terrorisme, la décolonisation ne pouvait aboutir sereinement.

Jean-Louis Oliver

Membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, Secrétaire général de l’Académie de l’Eau

Jean-Louis OLIVER, né en 1941, est ancien élève de l’Ecole Polytechnique et ingénieur général des Ponts et Chaussées honoraire. Il a effectué sa carrière dans l’aménagement régional et urbain, ainsi que la gestion des ressources et des usages de l’eau, en alternant fonctions de responsabilité entre secteurs public et privé, en France et à l’international, y compris au sein de la Banque Mondiale à Washington. Depuis 2004, il est Secrétaire Général de l’Académie de l’Eau, et administrateur ou membre de multiples associations professionnelles et sociétés savantes dans ce domaine. Il est également membre de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer.

François Pacquement

Chargé de mission Histoire et Réflexion stratégique à l’Agence française de développement

Chargé de mission histoire et réflexion stratégique à l’AFD, membre de l’Académie de l’Eau et de l’Académie des Sciences d’Outremer, ainsi que du comité de rédaction de la Revue internationale d’études de développement, François Pacquement s’est engagé pour l’aide au développement depuis 1979, dans plusieurs institutions, notamment au Trésor, aux Affaires étrangères et à la Commission européenne. À l’AFD, il a exercé sur le terrain comme au siège, dans des fonctions tant opérationnelles qu’analytiques ou stratégiques.

Ses travaux sont consacrés à l’histoire de la coopération française, qu’ils abordent sous trois aspects, le cadre général de l’aide publique au développement et de ses institutions, l’Agence Française de Développement sur le terrain par diverses monographies sectorielles ou géographiques, les personnes qui l’ont façonnée par leur biographie ou l’édition critique de leurs travaux.

« La politique française de développement à la lumière des indépendances de De Gaulle : entre Brazzaville et les grands rapports sur l’aide, de la Guinée à l’Algérie »

Des années 1940 aux années 1970, l’aide publique au développement (APD) s’affirme en tant que politique publique, alors que la France met fin à la plupart de ses relations coloniales (aux statuts divers[1]). Cette communication décrit comment la tradition coloniale constitue le terreau pour une politique spécifique de mise en valeur, qui devient la matrice de la mise en place de l’aide française. Ses principes sont articulés à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, entre le discours de Brazzaville et la loi du 30 avril 1946, cadre d’une mobilisation financière transformée, avec l’introduction de financements et un changement d’échelle. Les indépendances verront ses dispositions poursuivies au prix de simples changement de dénomination.

Si l’on traite à part le cas d’Haïti, le temps des décolonisations s’étire sur près de quarante ans. Il connaît un moment intense au début de la Ve République, de 1958 à 1962, que l’on désignera comme les « indépendances de de Gaulle », qui s’ouvrent avec une séparation inattendue (Guinée) et se referment avec la fin de la guerre d’Algérie.

Cette communication, qui porte principalement sur les anciennes colonies françaises d’Afrique, examine successivement :

  • La politique de mise en valeur coloniale jusqu’à la Seconde Guerre Mondiale
  • Les changements intervenus de la fin de la seconde Guerre Mondiale aux années 1950
  • Les cas emblématiques des indépendances de la Guinée et de l’Algérie
  • L’univers singulier révélé par ces deux moments forts
  • Enseignements

[1] En janvier 1944, la France reconnaît officiellement la souveraineté de la Syrie et du Liban, mettant fin au mandat de la Société des Nations ; en juillet 1980, le condominium franco-britannique des Nouvelles Hébrides cédait la place au Vanuatu ; entre ces deux dates, de nombreux territoires d’Asie et d’Afrique ont pris leur indépendance, la plupart des pays africains, entre 1958 et 1962.

Jean-François Petit

Maitre de conférences HDR en philosophie, Institut Catholique de Paris, Directeur du Réseau philosophique de l’interculturel, ancien rédacteur en chef de la Documentation catholique, membre de l’Académie catholique de France

J.- F. Petit est maitre de conférences habilité en philosophie à l’Institut catholique de Paris, directeur du Réseau philosophique de l’interculturel. Parmi ses derniers ouvrages Michel Foucault et Michel De Certeau, le dialogue inachevé (Parole et Silence, 2020) ; La condition des « nomades ». De l’internement à la question de l’hospitalité (avec Cathy Leblanc et Fred Poché, PUS, 2020) ; Ils furent pris d’une grande frayeur. Chroniques au cœur d’une pandémie (St Léger éditions, 2020).

« La mémoire controversée de la décolonisation »

Comment constituer aujourd’hui une mémoire pacifiée de la décolonisation ? la « guerre des mémoires » et la concurrence victimaire entre mémoire de la Shoah et celle de la décolonisation sont des symptômes de ce malaise. Celui est souvent l’expression d’une recherche identitaire. Une philosophie de l’interculturel, soucieuse d’un travail de vérité, justice et réconciliation peut aider à mieux aborder la décolonisation, en montrant notamment, par le biais fictionnel, les migrations de la mémoire, dans des modèles complexes intégrant les dimensions éthiques, juridiques et politiques. Dès-lors, une « mémoire exemplaire » (T. Todorov) ne devient-elle pas possible ?

Florence Renucci

Directrice de recherches CNRS, Institut des Mondes africains (UMR 8171), Aix-Marseille

Après des études de sciences politiques et d’histoire du droit, Florence Renucci s’est spécialisée sur les questions de politiques juridiques, de circulations et de « contacts » dans les empires coloniaux français et italien. Actuellement directrice de recherche CNRS à l’Institut des Mondes Africains, ses dernières publications portent sur les sciences coloniales (L’empire des revues, avec Irene Gonzalez) et leurs acteurs (Dictionnaire des juristes. Colonies et Outre-mer XVIIIe-XXe s.). Elle prépare actuellement un ouvrage sur la question de l’avenir du droit africain de 1941 à la période actuelle.

« La France libre a-t-elle eu une politique coloniale dès 1941 ? »

Dès 1940, le général De Gaulle affirma qu’il n’y aurait pas de réformes en matière coloniale avant la fin de la guerre. Sans doute, est-ce l’une des raisons pour laquelle cette politique n’a fait l’objet d’aucune étude approfondie – l’historiographie s’étant davantage intéressée aux traitements des populations locales ou aux questions militaires dans les territoires coloniaux ralliés à De Gaulle (not. Jennings 2014). Pourtant, en novembre 1941, Félix Éboué, qui administrait l’Afrique Équatoriale Française (AEF), rédigea une circulaire de 13 pages qui prévoyait une vaste programme politique pour les territoires africains. Ce texte est particulièrement intéressant car il interroge tout autant les matérialités juridiques que les contenus politiques. L’existence même de cette circulaire et de son support – le Journal officiel de l’Afrique libre et de l’AEF – accrédite la définition de la France libre comme un État à part entière.

John-Christopher Rolland

Docteur en droit public, Université de Lille, Chargé d’enseignement en Droit comparé, Faculté de Droit, Université Catholique de Lille

John-Christopher Rolland, docteur en droit, qualifié aux fonctions de maître de conférence des universités, Chargé d’enseignement en droit public, Université Catholique de lille, Université de Lille et Sciences-po Lille.

JC. Rolland a réalisé une thèse de droit public sur l’intérim républicain du Conseil d’Etat entre 1940 et 1945. Dans cette thèse, l’objet était de démontrer comment les institutions ayant pourvu aux fonctions traditionnelles du Conseil d’Etat ont participé à la légitimité du mouvement français libre et contribué au rétablissement de la légalité républicaine. Il est également l’auteur d’articles en droit comparé et en droit fiscal.

« Le général de Gaulle à Alger en 1943 : prémisses de la décolonisation ? »

L’objet de l’étude proposée lors de cette journée consiste à présenter l’arrivée des autorités de la France libre à Alger en 1943. En effet, sur fond de tension entre le Général Giraud et le Général de Gaulle, l’esprit démocratique imprimé par le Comité français de la Libération nationale peut apparaître par certains aspects comme une amorce de processus de décolonisation. A titre d’exemple, le débat entre les giraudistes et les gaullistes sur le rétablissement du décret Crémieux (permettant aux israélites d’accéder à la citoyenneté française) constitue le point de départ d’une divergence entre les deux camps sur la considération qu’ils portent sur les populations vivant en Algérie.

Yamar Samb

Professeur d’histoire du droit, Ufr Sciences juridiques et politiques de l’Université Université Gaston-Berger, Saint-Louis du Sénégal

Agrégé des Facultés de droit du CAMRS, Yamar Samb a la responsabilité des cours d’Introduction historique au droit et aux institutions (Licence 1), d’histoire du droit des obligations et d’histoire du droit pénal (Licence 2), de droit de la propriété intellectuelle et du droit des TIC en licence 3 et d’anthropologie juridique en Master 1 à la Faculté de droit de l’Université Université Gaston-Berger, Saint-Louis du Sénégal. Rattaché à l’UMR 5815, Dynamiques du droit de l’Université Montpellier, Yamar Samb a publié à ce jour deux articles : « Le Code des obligations civiles et commerciales du Sénégal : entre legs colonial et réalités locales » et « L’Affaire Albert Jeandet : la peine de mort sans procès », en histoire du droit pénal.  Il est également l’auteur de deux communications publiées. La première sur « La réforme de la présidence indigène en matière civile et commerciale » dans Le Juge et l’Outre-Mer et la seconde, en collaboration avec deux collègues de l’UFR Crac de Saint Louis et de l’IFAN de Dakar sur « Regards croisés sur l’accessibilité du langage juridique au Sénégal ».

« Le « Non » sénégalais en 1958 à De Gaulle : le rôle de Valdiodio Ndiaye »

La communication se propose de traiter du rôle de Valdiodio Ndiaye en 1958 lors du déplacement mémorable du Général De Gaulle à Dakar pour faire campagne en faveur de la Communauté Française. Alors que Senghor et Mamadou Dia vont trouver des prétextes alors discutables, Valdiodio Ndiaye saisi l’occasion pour inscrire à lettres d’or son nom dans l’histoire politique sénégalaise en prononçant un discours audacieux allant à l’encontre du projet Communautaire du Général De Gaulle.
Valdiodio Ndiaye est considéré parmi les plus grands oubliés de l’histoire du Sénégal. Valdiodio Ndiaye a pourtant eu un rôle décisif dans la lutte pour l’indépendance, à travers un discours mémorable prononcé le 26 août 1958 face au Général De Gaulle.
Né à Kaolack le 7 avril 1923 et mort le 5 mai 1984, Valdiodio Ndiaye affichera en effet une position opposée à celle de Léopold Sédar Senghor et de la majorité de l’élite sénégalaise d’alors.
Devant les porteurs de pancartes, il appellera le Général de Gaulle à libérer les peuples africains, le Sénégal notamment, dans un discours prononcé le 26 août 1958 à la place Protêt, actuelle place de l’indépendance à Dakar. Il eut cette phrase sans ambiguïté sans ambiguïté témoignant de sa personnalité et de son audace : « Il ne peut y avoir aucune hésitation, la politique du Sénégal clairement définie, s’est fixée trois objectifs qui sont dans l’ordre où elle veut les atteindre: l’indépendance, l’unité africaine et la confédération ».

Dominique Taurisson-Mouret

IR CNRS, GEOLAB-UMR 6042, Université de Limoges

Dominique Taurisson-Mouret s’intéresse aux modalités et aux impacts sociaux-environnementaux de la présence française dans ses colonies durant le second Empire colonial, et plus particulièrement aux modèles naturalistes de développement qui lui ont permis d’assurer son emprise : régimes de propriété, modèles agricoles et d’élevage, impôts et régimes fiscaux, droit minier, droit du travail. Elle anime le site https://www.hegemone.fr/spécialisé dans l’information et la recherche sur les impacts environnementaux des ordres coloniaux, d’un point de vue historique et épistémologique.

« Le malentendu coopératif : une constante, des colonisateurs aux ‘développeurs’ »

C’est en étudiant les impacts socio-environnementaux des modèles agro-pastoraux mis en œuvre aux colonies (notamment au Maghreb et en Afrique Sub-saharienne sous le second Empire colonial) que je me suis intéressée aux modalités d’implantation de ces modèles et notamment aux structures, dites coopératives, chargées par les administrations coloniales de préparer, accompagner et encadrer leur application.
Or, je n’ai cessé de m’étonner, tout au long de ce travail, à mesure que je pistais dans la période coloniale la progression de l’imposition de ces modèles et de leurs impacts, d’une triple constante : l’invocation immuable de concepts d’organisation dits « coopératifs » comme condition de l’avènement d’une agriculture moderne, les échecs à répétition de leur mise en œuvre, et la récurrence des justifications de ces échecs : l’idée coopérative était jugée incontestablement bonne, mais c’était toujours sa mise en œuvre, dans un environnement rétif (populations résistantes) qui n’évoluait pas comme il aurait dû, qui était défectueuse, car inadaptée, mal coordonnée, parasitée par la superposition d’organismes spécialisés qui se recoupaient ou se concurrençaient, ou encore par un manque ou un abus d’encadrement.
Constante encore plus surprenante, quand elle perdure en milieu décolonisé. Agronomes, vulgarisateurs agricoles, et agents du développement, autochtones et étrangers, ont en effet continué d’agir et de prêcher en milieu rural selon les mêmes principes intangibles : renommant ou transformant ces structures à la marge, tout en conservant leurs fondements soi-disant « coopératifs », considérés comme des facteurs incontournables du développement agricole et du changement nécessaire de l’économie rurale traditionnelle.
La Société Indigène de Prévoyance (SIP) a ainsi représenté l’idéal type de la structure coopérative, à la fois innovante et respectueuse des usages « indigènes ». Celle-ci réifiant, en réalité, en un modèle occidental ce que le colonisateur croyait (ou affectait) d’avoir compris de l’entraide mutuelle en milieu rural : « le caractère communautaire de la formule coopérative trouve des antécédents dans la société traditionnelle. » (Badouin, « La structuration de l’encadrement agricole en Afrique noire francophone », Tiers-Monde, 1965).
Mon étonnement d’historienne confrontée aux données de la colonisation, n’a cessé de croître à la lecture des travaux très critiques d’économistes et de sociologues sur les contradictions de l’ingénierie du développement encore basée aujourd’hui sur les mêmes paradigmes coopératif et participatif. On peut citer C. Aubertin, F. Leimdorfer, J. P. Chauveau ou Pierre Achard, ce dernier allant même jusqu’à affirmer qu’il n’y aurait pas eu de décolonisation en la matière…

C’est dans le même esprit, que le colloque de science politique « Résistance à l’agenda international du développement en Afrique et au Moyen-Orient » organisé en 2021 à Bruxelles se propose de questionner les postulats du modèle de la « modernité occidentale » – du type idéal coopératif par exemple – ainsi que les relations de pouvoir qu’il porte, et les manières dont ceux qui le subissent y résistent.
Il m’a donc semblé urgent et utile de retracer l’historique d’un « malentendu coopératif » profondément inscrit dans les gènes de la colonisation, de la post colonisation et de l’ère du développement.

Frédéric Turpin

Professeur d’histoire contemporaine, chaire Senghor de la francophonie de l’Université Savoie Mont Blanc, membre titulaire en deuxième section de l’Académie des Sciences d’Outre-Mer, membre des conseils scientifiques de l’Institut Pierre Mendès France, de l’Institut Georges Pompidou et de la Fondation Charles de Gaulle

Professeur d’histoire contemporaine à l’Université Savoie Mont Blanc et  membre titulaire de l’Académie des sciences de l’outre-mer (2e section), Frédéric Turpin est notamment l’auteur de De Gaulle, Pompidou et l’Afrique : décoloniser et coopérer. 1958-1974 (Les Indes savantes, 2010 ; Prix Ernest Lemonon de l’Académie des sciences morales et politiques 2010), Jacques Foccart. Dans l’ombre du pouvoir (CNRS éditions, 2015), La France et la francophonie politique. Histoire d’un ralliement difficile (Les Indes savantes, 2019 ; Prix Jean Sainteny de l’Académie des sciences morales et politiques 2019) et de Pierre Messmer. Le dernier gaulliste (Perrin, 2020).

« La fabrique de la décolonisation : la Communauté franco-africaine, une transition plus courte que prévue »

Le général de Gaulle est volontiers qualifié de décolonisateur. C’est sous sa présidence que les territoires d’Afrique subsaharienne (ainsi que l’Algérie mais à la suite d’un long conflit) obtiennent leur indépendance en 1960. Si le terme souhaité par le Président français était bien l’indépendance, la question subsiste quant aux modalités de ce processus et à sa temporalité. L’analyse de son grand dessein de Communauté franco-africaine (titre XII de la Constitution du 4 octobre 1958) et de sa fin rapide (et non souhaitée) livre au chercheur des clés de lecture. Elles permettent d’affiner la compréhension du processus de décolonisation vu depuis Paris.

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