Nos étudiants ont du talent : Carla Prigent, entre droit et chorégraphies

Au sein de la Faculté de Droit de l’Université Catholique de Lille, les amphis accueillent bien plus que des juristes en devenir. Parmi eux, sur le campus d’Issy-les-Moulineaux, une étudiante en deuxième année de licence européenne de droit trilingue incarne à la fois l’exigence académique et la discipline du sport de haut niveau. Carla Prigent est cheerleader. Le cheerleading, souvent cantonné aux clichés cinématographiques, est en réalité un sport d’équipe exigeant, à la croisée de la gymnastique, de la danse et des portés acrobatiques. Carla est une athlète complète, engagée et résiliente. Une compétitrice qui vient d’ailleurs de fouler le praticable des Championnats du monde de Cheerleading à Orlando, aux Etats-Unis. La jeune femme, qui « tient debout entre deux mondes » selon ses propres mots, construit une trajectoire singulière.

L’excellence à la croisée des chemins

Si son rêve est de poursuivre ses études à l’étranger (idéalement aux Etats-Unis, où son sport est roi), c’est parce que, déjà, son quotidien est façonné par une exigence plurielle. Son emploi du temps est une véritable chorégraphie : cours, révisions, engagement comme présidente du Bureau des Sports de la Faculté de Droit, job étudiant de nuit, entraînements, compétitions… Derrière cette performance logistique se cache une tension permanente : celle de « ne jamais pouvoir être à 100% dans les études ou 100% dans le sport », avoue Carla.

Les études de droit l’obligent à structurer sa pensée, à être logique, à aller à l’essentiel et à travailler sous pression, lors des examens par exemple. Elles forgent sa concentration. Le cheerleading, en miroir, vient offrir ce que les livres n’enseignent pas : l’intuition du collectif, la résilience, la confiance et l’apprentissage de la chute… et de la remontée. « En cheerleading, si tu tombes, on tombe tous. Et si tu brilles, on brille tous », dit-elle. Dans le tumulte du sport, Carla a trouvé une force concrète : la capacité à tenir bon même quand la fatigue se fait sentir. Une force qui lui apporte également beaucoup dans ses études. Droit et cheerleading, loin de s’opposer, forment pour elle un duo intense mais équilibré, qui lui enseigne chaque jour la rigueur, l’organisation et l’endurance.

Orlando, un rêve devenu réalité

Malgré quelques blessures, les matins sans sommeil après des nuits de travail, quelques absences en cours… Carla tient bon, mais n’idéalise rien. « Parfois le corps dit stop avant l’esprit. Et c’est là qu’on comprend que le repos est finalement une force, tant dans le sport que dans les études ». L’étudiante avoue aussi qu’elle n’en serait peut-être pas là sans son entourage : « mes coachs, mes coéquipières, mes proches m’aident à ne pas lâcher même quand cela devient difficile. La Faculté m’a aussi accompagnée humainement, en faisant preuve d’écoute et en adaptant mes examens, par exemple ».

Et demain ?

Carla se projette diplômée d’un master en droit international ou en droit des affaires, idéalement d’une université américaine, pour conjuguer excellence académique et ouverture à l’international. Elle souhaite exercer une profession où l’engagement compte et qui la passionne profondément. Ce qu’elle aime dans ses études de droit ? Le cadre aussi exigeant que celui du sport, même si très différent, et dans lequel elle peut s’investir pleinement et se dépasser.

Un message à faire passer ?

« Ne laissez personne vous dire que vous ne pouvez pas. Certains vous diront que c’est trop et qu’il faut faire un choix entre passion et études. Mais foncez. Ce sera peut-être dur parfois, vous vous sentirez peut-être découragé de temps en temps, mais il faut rêver grand. C’est comme ça que l’on se sent vivant » !